Plus jeune, je n’ai pas eu la chance d’avoir toutes les consoles. Je suis donc passé à côté de nombreux jeux qui me faisaient de l’œil dans les magazines ou chez des amis. Maintenant que je suis plus vieux, j’essaye de réparer mes « erreurs » en jouant à toutes ces œuvres que j’ai raté. Aujourd’hui c’est The Legend of Zelda : Twilight Princess qui a droit à son rattrapage.
L’aveu
Commençons avec un aveu : je ne suis pas un grand fan de Zelda.
J’aime beaucoup les jeux, j’ai passé des dizaines d’heures dessus mais si je devais faire un classement de mes jeux préférés, je ne suis pas sûr qu’il y ait un épisode dans les premières places. Cela peut s’expliquer pour une raison assez simple, je n’avais pas les consoles Nintendo à la maison et ai donc découvert la série très tard.
Depuis, j’essaye de faire les anciens épisodes ce qui nous amène à ce rattrapage consacré à Twilight Princess terminé sur Wii.
Présentation du jeu
Sorti en 2006 en Europe sur Gamecube et Wii (et en 2016 sur Wii U), cet épisode était la promesse d’un retour à un univers plus sombre et mature après le très coloré Wind Waker.
Dès les premiers trailers, Link a un design très proche de l’époque N64 le tout dans un univers qui semble s’être inspiré de la récente trilogie du Seigneur des Anneaux.
Entre une armée de gobelins et un géant de feu rappelant le Balrog, avouez que la ressemblance est troublante !
Pourtant l’année suivante, Nintendo prendra tout le monde par surprise en dévoilant une nouvelle bande-annonce riche en révélations sur la véritable identité de cet épisode. Les ténèbres envahissent Hyrule, les enfants se font kidnapper, Zelda est retranchée dans un château en ruine et surtout Link se transforme en loup !
Autant vous dire que le jeu était devenu le centre d’intérêt de nombreux joueurs tant il semblait plus adulte. Premier opus de la série a être Pegi 12, Twilight Princess rencontrera un succès critique et commercial devenant le deuxième jeu le plus vendu de la série derrière Breath of the Wild (si l’on exclut les innombrables portages de certaines itérations).
Il est également cité parmi les Zelda préférés des joueurs, il était donc plus que temps que je m’y essaye !
L’histoire
L’histoire débute dans le village de Toal avec un Link apprenti berger. Celui-ci rêve d’explorer le monde extérieur et semble avoir un lien particulier avec Iria, une jeune fille s’occupant d’Epona.
Le scénario aurait pu devenir une simulation de l’amour est dans le pré si le village ne s’était pas fait attaquer par une bande de gobelins qui, en plus de tout saccager, ont kidnappé les enfants du village dont Iria.
N’écoutant que son courage – et son cœur ? – Link se lance à la poursuite des ravisseurs et se retrouve happé par un mystérieux portail qui le transforme en loup ! Il se réveille alors dans un sombre cachot et fait la rencontre de celle qui vous servira de guide durant tout le jeu : Midona.
Après une évasion et une rencontre avec une Zelda bien plus sérieuse que d’habitude, une quête est confiée au duo : ramener la lumière dans le monde d’Hyrule et défaire Xanto, l’homme à l’origine du désordre régnant sur le royaume.
Basique mais surprenante
Si l’intrigue peut sembler assez basique au premier abord, elle recèle pas mal de petites surprises et offre des retournements de situations inattendus pour un Zelda.
Un événement en particulier viendra chambouler nos habitudes en relançant totalement l’intrigue pour quelques heures supplémentaires. Et c’est peut-être cette volonté de casser les codes de la série qui fait la force de cet épisode.
Outre son ambiance beaucoup plus sombre, voire glauque – certains éléments révélés par la vision de loup pouvant être perturbants – c’est également dans son scénario, ses enjeux et même son gameplay que TP se démarque des autres.
La demoiselle à sauver n’est pas Zelda – du moins pas au début – mais son amie/amour. Et ça change beaucoup de choses en terme d’implication du joueur. Link n’est qu’un jeune homme banal qui va être amené à se surpasser et va découvrir un monde vaste et inconnu.
Si The Wind Waker proposait un point de départ similaire, l’ambiance très pesante de TP n’est pas comparable. WW offrait un monde coloré et enchanteur alors que c’est souvent à reculons que l’on pénètre dans les donjons sombres et angoissants remplis de créatures parfois terrifiantes – la tour du jugement en est l’exemple parfait avec ses spectres et ses innombrables squelettes. Les villes ne sont pas vraiment accueillantes contrairement aux autres opus.
Mention spéciale pour le village Cocorico semblant provenir tout droit d’un Mad Max. Les PNJs ne sont pas en reste et ont pour la plupart un côté dérangeant que ce soit par leur gestuelle ou leur apparence.
Certaines versions de personnages récurrents de la saga sont même assez étonnantes. Si j’ai personnellement beaucoup aimé cette direction artistique, elle tranche totalement avec l’esthétique de la série et se rapproche de Majora’s Mask qui avait lui aussi fait couler beaucoup d’encre à l’époque pour son côté oppressant.
Des mécaniques de gameplay marquantes
Toutefois l’élément central et représentatif de cette aventure reste la capacité de se transformer en loup.
Plus qu’un simple gimmick, c’est une mécanique de gameplay autour de laquelle tout le jeu a été construit. Et Nintendo a tenu à nous le faire comprendre dès le début en nous imposant une introduction assez osée, puisque la quasi-totalité du début se fera sous forme animale.
De quoi prendre à contre-pied de nombreux joueurs et peut-être en perdre certains. Heureusement un gameplay maîtrisé et parfaitement pensé permet de dissiper les éventuels doutes : nous sommes bien dans un Zelda.
En plus de pouvoir se battre, Link-loup possède la faculté de suivre des pistes grâce à son odorat plus développé, ce qui donnera quelques phases de jeu sympathiques, mais profite également de la présence de Midona qui le chevauche sous cette forme. La petite créature nous sert de guide durant l’aventure mais là ou Navi était plutôt agaçante, Midona se montre plus espiègle mais aussi beaucoup plus utile en jeu.
Avec son aide, vous pourrez effectuer des attaques de zones pour neutraliser plusieurs ennemis, atteindre des plate formes éloignées mais aussi téléporter des objets d’un endroit à un autre d’Hyrule via des portails.
Le personnage a aussi une réelle importance dans l’histoire et sa relation avec Link est l’une des bonnes idées du scénario. La voir passer du statut de peste égoïste à celui de véritable alliée qui place toute sa confiance en Link a quelque chose de plaisant – même si ce n’est pas forcément très original comme évolution.
Toujours aussi maniables et ergonomiques
L’un des points forts des jeux Nintendo, c’est leur gameplay.
Maniables, fluides, ergonomiques, tout est très clair si bien que l’on peut rarement accuser la manette après un game over. Twilight Princess ne déroge pas à la règle et pousse même la qualité encore plus loin grâce à la détection de mouvement de la Wii.
Celle-ci intervient lorsque l’on utilise certains objets comme l’arc ou le grappin et offre un sentiment d’immersion – et une précision – bien plus grande qu’à l’accoutumée. Le reste est assez classique pour un Zelda même si encore une fois TP se démarque par son choix d’objets.
Si les emblématiques boomerang, bombes et grappin sont bien au rendez-vous, vous découvrirez également des nouveautés comme le très bourrin boulet ou le surprenant aérouage. Dommage qu’en dehors de leurs donjons respectifs, ils se révèlent pour la plupart très anecdotiques et sous-exploités.
Petit bémol également pour les combats à dos d’Epona.
Première dans la série, ces batailles – dont trois imposées – sont malheureusement plus crispantes qu’autre chose. Entre des ennemis en surnombre vous bombardant de flèches, votre cible qui s’enfuit dès que vous l’approchez et une difficulté à comprendre la hitbox de votre épée, vous risquez de vous énerver !
Ses donjons : cœur du jeu
Mais tout cela est éclipsé par ce qui est le véritable cœur du jeu : ses donjons.
Très nombreux et à l’ambiance unique, ils sont tous magnifiquement construits et proposent des énigmes toujours bien pensées à la difficulté croissante.
Comme d’habitude, il vous faudra exploiter au maximum l’objet du donjon mais également le reste de votre inventaire et vos sens de loup. Certaines salles vous bloqueront plusieurs minutes vers la fin du jeu, même si vous êtes un vétéran de la saga. Dommage que l’on ne puisse pas en dire autant des boss qui se révèlent plus impressionnants qu’autre chose.
Simple mais pas simpliste
C’est d’ailleurs un reproche que l’on pourrait faire au jeu. Twilight Princess est simple. Les ennemis de base ne sont pas vraiment dangereux, la progression se fait assez facilement et les boss n’opposent pas une grande résistance. Mais est-ce vraiment un problème ? Faut-il chercher le challenge à tout prix quitte à perdre une partie des joueurs désirant juste vivre une belle aventure ? Personnellement, je ne pense pas que cette recherche du challenge – qui vire parfois à l’élitisme – soit pertinent lorsque l’on parle d’une série comme Zelda.
Preuve en est la déception ressentie par certains fans face à Breath of the Wild trop grand, trop libre, trop dur avec ses équipements qui se brisent et ses ennemis sans pitié. Aussi bon soit-il, il aura marqué un tournant dans la saga.
Donc oui, Twilight Princess est simple mais il est loin d’être simpliste et saura vous entraîner dans les méandres d’Hyrule en compagnie de Midona pour sauver – une fois de plus – le monde.
The Legend of Zelda : Twilight Princess figure assurément parmi mes épisodes préférés de la franchise. Son ambiance sombre, ses mécaniques bien huilées et ses donjons remplis d’énigmes travaillées font que je n’ai pas vu le temps passer. Son scénario n’est pas en reste et propose le méchant le plus dérangeant de la série. Un grand jeu et un excellent Zelda que je vous recommande chaudement !
Bravo pour cet article fort intéressant! Je me retrouve totalement dans vos propos.
CF
Ps : Envisagez-vous de rejoindre Fin du Game?
Trop bien cet article. Tu as pas mentionné le lien avec Mononoke ,c est frappé avec les sangliers pourtant! Ils avaient l air bon en plus. Hummm en ribs , ça devait être trop bon
Super article ! Ce Zelda est clairement mon préféré grâce à son univers plus sombre que les autres mais aussi parce qu’il est simple justement. J’aime jouer sans me prendre la tête 😅😊